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Deux barbaries sont plus que jamais alliées. La barbarie venue du fond des âges historiques qui mutile, détruit, torture, massacre, et la barbarie froide et glacée de l’hégémonie du calcul, du quantitatif, de la technique sur les sociétés et les vies humaines.
L'homme est la seule créature qui refuse d'être ce qu'elle est.
Le sacrifice est un effort pour tromper le désir de violence en prétendant, dans la mesure du possible, que la victime la plus dangereuse, la plus fascinante donc, est celle du sacrifice plutôt que l’ennemi qui nous obsède dans la vie quotidienne.
L'histoire n'est rien d'autre que le lien aléatoire, complémentaire, concurrent et antagoniste, entre désordre et procès de complexification.
Le langage n'est pas la vie, il donne des ordres à la vie; la vie ne parle pas, elle écoute et attend.
... Le langage réalise en brisant le silence ce que le silence voulait et n'obtenait pas.
Les séparations, au lieu de s'effectuer dans la compréhension de l'évolution du partenaire, se font souvent dans les pires incompréhensions.
On résiste à l’invasion des armées, on ne résiste pas à l’invasion des idées.
La seule objectivité acceptable réside dans les mécanismes invariants qui régissent le fonctionnement de ces systèmes nerveux, communs à l’espèce humaine. Le reste n’est que l’idée que nous nous faisons de nous-mêmes, celle que nous tentons d’imposer à notre entourage et qui est le plus souvent, et nous verrons pourquoi, celle que notre entourage a construit en nous.
Il est criminel de tuer la victime parce qu’elle est sacrée ; mais la victime ne serait pas sacrée si on ne la tuait pas.
SI j’avais suivi l’opinion des mes pères et de mes pairs je n’aurais rien fait de ce que j’ai fait.
Seul celui qui n'a pas faim est à même de juger de la qualité de la nourriture.
Il faut toujours que ce qui est grand soit attaqué par les petits esprits.
Il s'agit de donner consistance à cette conscience autocritique de contrôle apte à examiner avec le moins de discontinuité possible nos comportements et nos pensées pour y reconnaître les pièges du mensonge à soi-même et de l'autojustification.
Le Créateur a raté ce monde-ci, pourquoi aurait-il réussi l'autre?
Le seul moyen d'affronter un monde sans liberté est de devenir si absolument libre qu'on fasse de sa propre existence un acte de révolte.
L'homme est un être de désir. Le travail ne peut qu'assouvir des besoins. Rares sont les privilégiés qui réussissent à satisfaire les seconds en répondant aux premier. Ceux la ne travaillent jamais.
Il n'est jamais trop tard pour devenir ce que nous aurions pu être.
Si tu ne saisis pas le petit grain de folie chez quelqu'un, tu ne peux pas l'aimer. Si tu ne saisis pas son point de démence, tu passes à côté. Le point de démence de quelqu'un, c'est la source de son charme.
Le nombre de nos ennemis croît en proportion de l'accroissement de notre importance. Il en est de même du nombre de nos amis.
On introduit une morale, mais en parole. Or, c'est par l'exemple que la morale se communique...
De même qu'il faut de la souffrance pour connaître le bonheur, il faut de la prose pour qu'il y ait poésie.
Ce qui définit la majorité c’est un modèle auquel il faut être conforme. Tandis qu’une minorité n’a pas de modèles, c’est un devenir, un processus. Lorsqu’une minorité crée des modèles, c’est qu’elle veut être majoritaire ou qu’elle est contrainte de se doter d’un « modèle » nécessaire à sa survie (« avoir un statut »).
Je connais mes limites. C’est pourquoi je vais au-delà.
Quand le sage montre la lune, l'imbécile regarde le doigt.
Chaque homme est coupable de tout le bien qu'il n'a pas fait.
Tous les acteurs et témoins de la crucifixion ou bien sont déjà hostiles à Jésus, ou bien ils le deviennent en vertu du mimétisme qui n’en épargne aucun.
La démence est la rançon de la sapience.
Un proverbe turc dit: «Les nuits sont enceintes et nul ne connaît le jour qui naîtra.»
Lorsque Rimbaud dit:«Je finis par trouver sacré le désordre de mon esprit», il montre qu'il a compris qu'il y a dans le désordre quelque chose sans lequel la vie ne serait que platitude mécanique.
L'homme est fou-sage.
L'existence précède l'essence.
L'éthique de liberté pour autrui se résumerait à la parole de von Foerster : «Agis en sorte qu'autrui puisse augmenter le nombre de choix possibles.»
On ne peut désirer ce qu’on ignore, mais on peut désirer ce que l’autre possède et que nous ne possédons pas !
(En parlant de Hegel) - ... lorsqu'on lui demandait ce qu'était la philosophie, il répondait à peu près «La philosophie, c'est le gagne-pain des professeurs de philosophie.»
Ne pas juger, c’est déjà juger qu’il n’y a pas à juger.
Le monde est affectivement neutre.
Les temps contemporains nous montrent une technique qui se déchaîne en échappant à l'humanité qui l'a produite.
La réponse d'après laquelle la grandeur de la philosophie serait justement de ne servir à rien est une coquetterie qui n'amuse même plus les jeunes gens.
Si le primitif paraît se détourner du coupable avec une obstination qui passe à nos yeux pour de la stupidité ou de la perversité, c’est parce qu’il redoute de nourrir la vengeance.
Lorsqu’on a passé trente ans de son existence à observer les faits biologiques et quand la biologie générale vous a guidé pas à pas vers celle du système nerveux et des comportements, un certain scepticisme vous envahit à l’égard de toute description personnelle exprimée dans un langage conscient. Tous les autoportraits, tous les mémoires ne sont que des impostures conscientes ou, plus tristement encore, inconscientes.
L'amour est poésie. Un amour naissant inonde le monde de poésie, un amour qui dure irrigue de poésie la vie quotidienne, la fin d'un amour nous rejette dans la prose.
Pas de culture sans tombeau, pas de tombeau sans culture ; à la limite, le tombeau c’est le premier et le seul symbole culturel
Nous ne vivons que pour maintenir notre structure biologique, nous sommes programmés depuis l'œuf fécondé pour cette seule fin, et toute structure vivante n'a pas d'autre raison d'être, que d'être.
L'âme est la prison du corps.
Ce n'est pas seulement notre ignorance, c'est notre connaissance qui nous aveugle.
J'écris pour me changer moi-même et ne plus penser la même chose qu'auparavant.
Quoi qu'en pensent certains révolutionnaires, le désir est dans son essence révolutionnaire -- le désir, pas la fête ! -- et aucune société ne peut supporter une position de désir vrai sans que ses structures d'exploitation, d'asservissement et de hiérarchie ne soient compromises.
Lorsque nous rencontrons un corps extérieur qui ne convient pas avec le nôtre, tout se passe comme si la puissance de ce corps s'opposait à notre puissance, opérant une soustraction : on dit que notre puissance d'agir est diminuée et que les passions correspondantes sont de tristesse. Au contraire, lorsque nous rencontrons un corps qui convient à notre nature, on dirait que sa puissance s'additionne à la nôtre : les passions qui nous affectent sont de joie, notre puissance est augmentée ou aidée.
Pour enchaîner les peuples, on commence par les endormir.
Le philosophe se reconnaît à ce qu'il a inséparablement le goût de l'évidence et le sens de l'ambiguïté.
Comment espérer cacher à un dieu qui est censé lire à livre ouvert dans les consciences humaines une dissimulation aussi grossière que [le mécanisme victimaire du sacrifice] ? Peut-être ce qu’on attend de ce dieu c’est qu’il ferme les yeux, qu’il se fasse le complice passif de la manœuvre. L’attitude rituelle repose ici sur un mélange de crédulité naïve et de cynisme extrême dont nous ne voyons pas comment ils peuvent coexister.
Une femme qui n’a pas peur des hommes leur fait peur.
Le Progrès, ce long chemin ardu qui mène jusqu'à moi.
C'est l'inconscience de nos déterminismes qui nous fait croire à notre conscience comme à notre liberté. Le terme de conscience devrait sans doute être réservé à la conscience de notre inconscience, à la conscience du fait que nous sommes entièrement enchaînés à notre substratum biologique et à notre environnement social.
Le mot d’amour se trouve là pour motiver la soumission, pour transfigurer le principe du plaisir, l’assouvissement de la dominance. Je voudrais essayer de découvrir ce qu’il peut y avoir derrière ce mot dangereux, ce qu’il cache sous son apparence mielleuse, les raisons millénaires de sa fortune.
La Bible et les Evangiles attribuent les responsabilités [des violences collectives semblables à celles qui engendrent des sacrifices] à leurs auteurs véritables, les persécuteurs de la victime unique. Au lieu d’élaborer des mythes, par conséquent, la Bible et les Evangiles disent la vérité.
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L'homme sait enfin qu'il est seul dans l'immensité indifférente de l'univers d'où il a émergé par hasard. Non plus que son destin, son devoir n'est écrit nulle part.
L'amour est la seule chose du monde qui se double si on le partage.
En somme, il n'y a pas d'humanité sans résistance, et d'abord au mal qui nous habite. C'est le sens spirituel de la notion de jihad, qui signifie littéralement effort, mais qui est en fait un double mouvement de résistance au mal en soi et de réforme de soi vers le bien. Cela n'a rien à voir avec la guerre sainte, mais avec le chemin de l'humanisation et de la paix, car l'humain est humain par sa lutte contre sa part d'ombre.
Je suis effrayé par les automatismes qu'il est possible de créer à son insu dans le système nerveux d'un enfant. Il lui faudra dans sa vie d'adulte une chance exceptionnelle pour s'évader de cette prison, s'il y parvient jamais.
Un autre univers, né dans dans des conditions différentes obéirait à d'autres lois.
L'amour véritable considère l'être aimé comme égal et libre.
Ce monde est condamné au hasard, à vivre au hasard, il s'organise pour supporter le hasard.
La tolérance comporte une souffrance à supporter l'expression d'idées, selon nous, néfastes, et une volonté d'assumer cette souffrance.
Depuis que je suis fatigué de chercher / J'ai appris à trouver.
C'est à partir du jour où l'on peut concevoir un autre état de choses qu'une lumière neuve tombe sur nos peines et sur nos souffrances et que nous décidons qu'elles sont insupportables.
Chacun appelle "idées claires" celles qui sont au même degré de confusion que les siennes propres.
Les esprits médiocres condamnent d'ordinaire tout ce qui passe leur portée.
Comme on le sait, le dernier continent inconnu à l'homme est l'homme, et le centre de ce continent, le cerveau, nous est non seulement inconnu, mais encore incompréhensible.
J'ai pris les femmes pour ce qu'elles n'étaient pas, je les laisse pour ce qu'elles sont
L’ennui? une position aristocratique.
C'est a travers les mots, entre les mots, qu'on voit et qu'on entend.
Tout être humain a un besoin fondamental d'être reconnu. C'est un besoin primaire que l'on retroue aussi bien dans les problèmes de gamins de banlieue que chez tous les dominés et les humiliés, chez les palestiniens...Il faut donc introduire de la reconnaissance.
Dès la naissance l'individu se trouve pris dans un cadre socioculturel dont le but essentiel est de lui créer des automatismes d'actions et de pensée indispensables au maintien de la structure hiérarchique de la société à laquelle il appartient.
Le passé est construit à partir du présent, qui sélectionne ce qui, à ses yeux, est historique, c'est-à-dire précisément ce qui, dans le passé, s'est développé pour produire le présent.
L'homme est condamné à être libre.
Les institutions culturelles doivent toutes s’interpréter comme des transformations du sacrifice, au terme d’une évolution qui les spécialise peu à peu dans les domaines d’activité les plus ceinturés de sacrifices, car les plus susceptibles d’engendrer des conflits, les funérailles, le mariage, l’initiation, la nourriture, l’éducation, le pouvoir politique, etc.
Tout ce que nous connaissons du monde, ce n'est point notre environnement siégeant "autour" de notre organisme, mais seulement l'activité relationnelle que les neurones de notre système nerveux entretiennent entre eux.
On ne peut être heureux si l’on ne désire rien.
Il ne faut pas avoir raison ni trop tôt, ni trop tard, ni tout seul.
On ne se défait d’un puritanisme, dans le monde moderne, que pour tomber dans un autre. Ce n’est plus de la sexualité qu’on veut priver les hommes, mais de quelque chose dont ils ont plus besoin encore, le sens. L’homme ne vit pas seulement de pain et de sexualité. La pensée actuelle, c’est la castration suprême, puisque c’est la castration du signifié. Tout le monde est là à surveiller son voisin pour le surprendre en flagrant délit de croyance en quoi que ce soit ; nous n’avons lutté contre les puritanismes de nos pères que pour tomber dans un puritanisme bien pire que le leur, le puritanisme de la signification qui tue tout ce qu’il touche autour de lui ; il dessèche tous les textes, il répand partout l’ennui le plus morne au sein même de l’inouï. Derrière son apparence faussement sereine et désinvolte, c’est le désert qu’il propage autour de lui.
Pour être tout à fait homme, il faut être un peu plus et un peu moins qu'homme.
Quiconque croit qu'une croissance exponentielle peut durer toujours dans un monde fini est ou un fou, ou un économiste.
Est-il possible de faire avec la multitude une collectivité d'hommes libres au lieu d'un rassemblement d'esclaves ?
L'amour, comme la violence, abolit les différences.
Un esprit torturé, dont les ressorts sont brises, qui n'aspire plus qu'à échapper aux difficultés de la vie, qui a rejeté le monde extérieur parce que des disciplines et des conformismes l'ont abêti — un tel esprit, chercherait-il longtemps, ne trouverait jamais que l'image de sa propre déformation.
Le rock devient le noyau d'une culture juvénile internationalisée qui permet aux adolescents de tous les pays de communiquer et communier.
Tout homme qui, ne serait-ce que parfois le soir en s’endormant, a tenté de pénétrer l’obscurité de son inconscient, sait qu’il a vécu pour lui-même.
Qu'y a-t-il à l'origine des grandes inventions ? Des rêves!
Pour se déplacer dans un espace, il faut un système nerveux. Et ce système nerveux va agir, va permettre d’agir, sur l’environnement et dans l' environnement. Et toujours pour la même raison : pour assurer la survie. Si l’action est efficace, il va en résulter une sensation de plaisir.
Se révolter, c’est courir à sa perte, car la révolte, si elle se réalise en groupe, retrouve aussitôt une échelle hiérarchique de soumission à l’intérieur du groupe, et la révolte, seule, aboutit rapidement à la suppression du révolté par la généralité anormale qui se croit détentrice de la normalité. Il ne reste plus que la fuite.
La société consommatrice... ne peut donner à la fois la sécurité et le risque, elle retire l'aventure en donnant les pantoufles. Elle retire la chair en donnant l'image.
Le monde est iniquité ; si tu l'acceptes tu es complice, si tu le changes, tu es bourreau.
La chose la plus importante en communication, c'est d'entendre ce qui n'est pas dit.
L'humanité est à un croisement: un chemin mène au désespoir, l'autre à l'extinction totale. Espérons que nous aurons la sagesse de savoir choisir.
Les sciences humaines ne savent pas qu'elles sont inhumaines, non seulement à désintégrer ce qui est naturellement intégré, mais à ne retenir que le quantitatif et le déterministe.
Mais la beauté de l'amour, c'est l'interpénétration de la vérité de l'autre en soi, de celle de soi en l'autre, c'est de trouver sa vérité à travers l'altérité.
Tant qu’on n’aura pas diffusé très largement à travers les hommes de cette planète la façon dont fonctionne leur cerveau, la façon dont ils l’utilisent, tant qu’on ne leur aura pas dit que, jusqu’ici, ça a toujours été pour dominer l’autre, il y a peu de chances qu’il y ait quelque chose qui change.
Dans le contexte où l’amour est utilisé on peut aussi bien choisir celui de la haine. Il y a autant d’amour dans la haine qu’il y a de haine dans l’amour.
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