Citations de Edgar Morin

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L'homme est fou-sage.
Le pardon est un acte de confiance.
Tout ce qui ne régénère pas dégénère.
La démence est la rançon de la sapience.
La vie n'a pas d'autre sens qu'elle-même.
La politique est le plus difficile des arts.
Le jour où l’humanité mourra, les dieux mourront.
Pousser la raison à ses limites aboutit au délire.
... l'excellent anthropologue William Shakespeare.
Il ne s'agit pas de détruire, il s'agit de relier.
La culture, c'est ce qui relie les savoirs et les féconde.
Le but de la poésie est de nous mettre en l'état poétique.
Le message politique du poète est de dépasser la politique.
Qu'y a-t-il à l'origine des grandes inventions ? Des rêves!
Dans cette nuit, l'amour est mon mythe, mon credo, mon pari.
L'amour véritable considère l'être aimé comme égal et libre.
La vie n'a pas de sens, mais la poésie donne sens à nos vies.
Le destin nous suit comme un dément armé d’un rasoir. Tarkovski.
La démocratie est, en profondeur, l'organisation de la diversité.
... la cohérence pure, c'est du délire, c'est du délire abstrait.
Qu'est ce que l'amour? C'est le comble de la folie et de la sagesse.
On n'est pas vraiment libre si on est incapable d'agir sur soi-même.
(L'intelligence est) la capacité stratégique de connaissance et d'action.
Accepter que la vie ne soit pas justifiée, c'est accepter vraiment la vie.
Ce qui sépare et ce qui relie sont nés ensemble à l'origine de notre univers.
L'important, dans la vie, c'est l'amour. Avec tous les dangers qu'il comporte.
Rien ne s'obtient sans computation, même la plus extraordinaire des intuitions.
... une société s'autoproduit sans cesse parce qu'elle s'autodétruit sans cesse.
La connaissance progresse en intégrant en elle l'incertitude, non en l'exorcisant.
Castoriadis a dit: «L'homme est cet animal fou dont la folie a inventé la raison.»
Ce n'est pas seulement notre ignorance, c'est notre connaissance qui nous aveugle.
Comme disait Valery, avec l'histoire, on peut tout prouver...tout et son contraire.
Un autre univers, né dans dans des conditions différentes obéirait à d'autres lois.
... les déviants heureux transforment en déviants ceux dont ils étaient les déviants.
Un proverbe turc dit: «Les nuits sont enceintes et nul ne connaît le jour qui naîtra.»
Il n'y a pas de raison sans passion, et il ne devrait pas y avoir de passion sans raison.
Il y a des amitiés qui sont faites de bonnes vibrations et qui ont peu besoin de paroles.
La pensée est la communication intelligente entre l'en deçà et l'au-delà de l'intelligence.
Ce monde est condamné au hasard, à vivre au hasard, il s'organise pour supporter le hasard.
La neutralité ne veut rien dire. La neutralité, ce sont les signes auxquels on s'est habitués.
Les sciences humaines ignorent l'humain biologique, en font une entité sans corps et sans vie.
... je crois profondément que, dans toute foi, il y a un doute, profond, plus ou moins refoulé.
Contrairement à la croyance reçue, il y a moins de désordre dans la nature que dans l'humanité.
On introduit une morale, mais en parole. Or, c'est par l'exemple que la morale se communique...
L'amour est peut-être notre plus vraie religion et en même temps notre plus vraie maladie mentale.
Prix Nobel, Collège de France, Sorbonne, prix Goncourt ne préservent pas de la débilité politique.
L'intelligence, ce n'est pas seulement ce que mesurent les tests, c'est aussi ce qui leur échappe.
SI j’avais suivi l’opinion des mes pères et de mes pairs je n’aurais rien fait de ce que j’ai fait.
Il faut passer de la conquête si dure de certitudes à la connivence encore plus dure avec l'incertitude.
Avec la civilisation, on passe du problème de l'homme des cavernes au problème des carvernes de l'homme.
De même qu'il faut de la souffrance pour connaître le bonheur, il faut de la prose pour qu'il y ait poésie.
Penser de façon autonome, cela signifie réfléchir sa croyance et son incroyance, sa confiance et sa méfiance.
(L'amour) est condamné à l'errance et à l'incertitude: «Est-ce bien moi? Est-ce bien elle? Est-ce bien nous?»
.... la riposte à l'angoisse est la communion, la communauté, l'amour, la participation, la poésie, le jeu...
... toute théorie, y compris scientifique, ne peut épuiser le réel, et enfermer son objet dans ses paradigmes.
Les temps contemporains nous montrent une technique qui se déchaîne en échappant à l'humanité qui l'a produite.
Si nous savons comprendre avant de condamner, nous serons sur la voie de l'humanisation des relations humaines.
L'évolution n'est donc pas une théorie, une idéologie, c'est un phénomène qu'il faut comprendre et non escamoter.
L'excès de sagesse devient fou, la sagesse n'évite la folie qu'en se mêlant à la folie de la poésie et de l'amour.
Le tourbillon destructeur de l'histoire, en balayant à tous vents les cultures en miettes, disperse aussi des spores.
Quiconque croit qu'une croissance exponentielle peut durer toujours dans un monde fini est ou un fou, ou un économiste.
Plus nous croyons que la raison nous guide, plus nous devrions être inquiets du caractère déraisonnable de cette raison.
La pensée, on l'oublie trop souvent, est un art, c'est-à-dire un jeu de précision et d'imprécision, de flou et de rigueur.
(L'amour) possède en lui le sentiment de vérité, mais le sentiment de vérité est à la source de nos erreurs les plus graves.
La tolérance comporte une souffrance à supporter l'expression d'idées, selon nous, néfastes, et une volonté d'assumer cette souffrance.
... enseigner la compréhension entre les humains est la condition et le garant de la solidarité intellectuelle et morale de l'humanité.
L'humanité a de multiples naissances, avant sapiens, avec sapiens, après sapiens, et peut-être promet une nouvelle naissance après nous.
Quand j'exprime ce que je crois, je me sens possédé par une Volonté et une Pensée à la fois supérieure, extérieure et intérieure à moi.
Le rock devient le noyau d'une culture juvénile internationalisée qui permet aux adolescents de tous les pays de communiquer et communier.
Les séparations, au lieu de s'effectuer dans la compréhension de l'évolution du partenaire, se font souvent dans les pires incompréhensions.
Il faut accepter la consummation, la poésie, la dépense, le gaspillage, une part de folie dans la vie... et c'est peut-être cela, la sagesse.
L'histoire n'est rien d'autre que le lien aléatoire, complémentaire, concurrent et antagoniste, entre désordre et procès de complexification.
L'éthique de liberté pour autrui se résumerait à la parole de von Foerster : «Agis en sorte qu'autrui puisse augmenter le nombre de choix possibles.»
L'incapacité d'organiser le savoir épars et compartimenté condiuit à l'atrophie de la disposition mentale naturelle à contextualiser et à globaliser.
La conscience n'est pas la lumière qui éclaire l'esprit et le monde, mais c'est la lueur ou le flash qui éclaire la brèche, l'incertitude, l'horizon.
Nous aurons à réapprendre à voir, à concevoir, à penser, à agir. Nous ne connaissons pas le chemin, mais nous savons que le chemin se fait dans la marche.
Il est donc sensé de penser que c'est le langage qui a créé l'homme, et non l'homme le langage, mais à condition d'ajouter que l'hominien a créé le langage.
Mais la beauté de l'amour, c'est l'interpénétration de la vérité de l'autre en soi, de celle de soi en l'autre, c'est de trouver sa vérité à travers l'altérité.
Toute réflexion sur l'avenir nous apporte, plutôt que des certitudes en réponse à nos incertitudes d'avenir, des incertitudes en réponse à nos certitudes présentes.
L'amour est poésie. Un amour naissant inonde le monde de poésie, un amour qui dure irrigue de poésie la vie quotidienne, la fin d'un amour nous rejette dans la prose.
Je pense qu'il faut effectivement cesser de voir l'humanité comme quelque chose de donné, de fixé, mais plutôt comme le produit d'un devenir toujours très ambivalent...
La société consommatrice... ne peut donner à la fois la sécurité et le risque, elle retire l'aventure en donnant les pantoufles. Elle retire la chair en donnant l'image.
Je n'ai cessé d'osciller entre la négation nihiliste et l'enthousiasme humaniste, de chercher du sens et de douter du sens. J'ai été sensible à la pitié et non à la piété.
(En parlant de Hegel) - ... lorsqu'on lui demandait ce qu'était la philosophie, il répondait à peu près «La philosophie, c'est le gagne-pain des professeurs de philosophie.»
Comme on le sait, le dernier continent inconnu à l'homme est l'homme, et le centre de ce continent, le cerveau, nous est non seulement inconnu, mais encore incompréhensible.
Tout est incroyable;... Ma conscience s'étonne que je sois un être physique, une machine, un automate, un possédé, et elle s'étonne d'être consciente dans tant d'inconscience.
Les sciences humaines ne savent pas qu'elles sont inhumaines, non seulement à désintégrer ce qui est naturellement intégré, mais à ne retenir que le quantitatif et le déterministe.
Tout développement vraiment humain signifie développement conjoint des autonomies individuelles, des participations communautaires et du sentiment d'appartenance à l'espèce humaine.
... la culture, en tant que système génératif, constitue un quasi-code culturel, c'est-à-dire une sorte d'équivalent sociologique de ce qu'est le code génétique pour les êtres vivants.
Le passé est construit à partir du présent, qui sélectionne ce qui, à ses yeux, est historique, c'est-à-dire précisément ce qui, dans le passé, s'est développé pour produire le présent.
Le monde des intellectuels, qui devrait être le plus compréhensif, est un monde gangrené par l'incompréhension, par l'hypertrophie de l'ego, le besoin de consécration, et la soif de gloire.
… la crise d'une pensée politique aveugle qui, soumise à un crétinisme économiste qui dégrade tous les problèmes politiques en questions de marchés, est incapable de formuler aucun grand dessein.
Lorsque Rimbaud dit:«Je finis par trouver sacré le désordre de mon esprit», il montre qu'il a compris qu'il y a dans le désordre quelque chose sans lequel la vie ne serait que platitude mécanique.
Quand je discute avec les scientifiques, ils me font peur : au nom de leur liberté dans leur univers de spécialisation, ils défendent souvent une éthique de la circonstance et non une éthique du projet.
Il ne suffit plus de dénoncer. Il nous faut désormais énoncer. Il ne suffit pas de rappeler l'urgence. Il faut aussi savoir commencer, et commencer par définir les voies susceptibles de conduire à la Voie.
Mais la culture est indispensabe pour produire de l'homme, c'est-à-dire un individu hautement complexe dans une société hautement complexe, à partir d'un bipède nu dont la tête va s'enfler de plus en plus.
Les développements de la science, de la technique, de l’industrie, de l’économie qui propulsent désormais le vaisseau spatial Terre, ne sont régulés ni par la politique, ni par l’éthique, ni par la pensée.
L'improbable s'est très souvent produit dans l'Histoire. Athènes, petite bourgade minable, a deux fois résisté à l'énorme empire perse et, grâce à cette résistance, la philosophie et la démocratie sont nées.
L'amour est un risque terrible car ce n'est pas seulement soi que l'on engage. On engage la personne aimée, on engage aussi ceux qui nous aiment sans qu'on les aime, et ceux qui l'aiment sans qu'elle les aime.
En fait, l'incompréhension de soi est une source très importante de l'incompréhension d'autrui. On se masque à soi-même ses carences et faiblesses, ce qui rend impitoyable pour les carences et faiblesses d'autrui.
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